« Et l’émotion est là »
Au Caire, dans le quartier populaire de Choubra, Hatem
fait la loi. Compromis jusqu’à la moelle, ce policier
règne en parrain avec une hargne bonhomme. Mais il est
secrètement amoureux de sa voisine de palier, et prêt à
tout pour la posséder.
A près soixante ans de carrière, Youssef Chahine n’a
rien perdu de sa verve, de sa flamme, de son engagement
pour l’art et le peuple égyptiens.
Sous couvert d’un mélodrame naïf, il dresse le tableau
sans concession de la vie au Caire (ce qui lui a valu
de fiers combats avec la censure).
Dans cette fresque intimiste, on sent également
l’hommage au Hollywood de la grande époque : ici
on pleurt, on rit, on frissonne, on s’émeut. Les
personnages y sont excessifs, mais touchants, car le
cinéaste, humaniste patenté, les aime comme ses propres
enfants. Et l’émotion est là.
Nicolas d’Estienne d’Orves